AUX ORIGINES : Le crépuscule des papillons
« Qui écoute récolte » ! Cet adage de Pythagore, je l’ai fait mien en écoutant ma mère. Elle me raconta l’histoire d’une ancêtre, emprisonnée dans la Tour de Constance d’Aigues Mortes, où étaient conduites les femmes des Huguenots, que les dragons du Roi envoyaient aux galères. De ce lointain évènement familial, j’ai fait un roman historique que j’ai intitulé : Le Crépuscule des papillons.
C’est avec passion que, par la plume, j’ai vécu mon texte dans un horizon éloigné.
Au cœur même de la guerre fratricide que se livrèrent catholiques et protestants, ce roman historique palpitant m’a été inspiré par la vie de Suzanne, une lointaine aïeule, emprisonnée comme hérétique durant douze ans avec Marie Durand dans la tour de Constance à Aigues-Mortes.
En 1685, Louis XIV signe l’édit de Fontainebleau qui aggrave la fracture religieuse et sociale dans le royaume de France, politique que poursuivra son arrière-petit-fils, Louis XV.
Huguenots et clergé de l’Église romaine vont se contester la propriété de deux manuscrits primordiaux, œuvres de l’esprit et de la connaissance.
Actrice de cet enjeu entre les deux Églises, l’héroïne vivra des épreuves peu banales entre fiction et réalités historiques.
Enquêtes, poursuites, exécutions, compromis, jalonneront le récit jusqu’à son terme, en lui donnant une force croissante.
Le crépuscule est une lueur incertaine succédant immédiatement au coucher du soleil, ou précédant son lever. Laquelle éclairera ces parpaillots du siècle des Lumières, vêtus d’une chemise blanche et ressemblant à des papillons ?
En explorant un univers entre ombre et lumière, j’ai donné vie à des personnages de pouvoir comme à des gens ordinaires. Nourri de faits de société du passé dont il fait son miel, ce livre a vocation à être partagé avec la lectrice et le lecteur aimant les histoires dans l’Histoire.
Mon préfacier, Didier Linotte, ancien Recteur d’Académie et Haut Magistrat a notamment écrit : « J’ai lu passionnément le Crépuscule des Papillons. Passionné parce que l’ouvrage capte l’attention de bout en bout du lecteur qui veut connaître la fin quoique totalement prévue et prévisible. Passion parce que le livre repose sur le déchaînement des croyances dogmatiques. Passion aussi, au sens, du martyre souffert.
C’est bien sûr un livre historique, dans bien des sens du terme. Il raconte non pas, une, mais des histoires. Des histoires d’individus, puissants ou humbles, hommes et femmes, sordides parfois, héroïques souvent. L’histoire familiale de l’auteur fournit à la fois le cadre et la matière du livre : cette ancêtre, protestante, camisarde, qui au cœur du 18ème siècle fut engêolée, dans la Tour de Constance, aux côtés de l’emblématique Marie Durand, dans les désordres de la révocation de l’édit de Nantes et, paradoxe ironique, à l’aube du Siècle des Lumières.
Mais les petites histoires sont coulées dans la grande avec H majuscule : on dirait par raccourci guerres de religion, proscriptions, excommunications et combats, finalement victorieux par des chemins détournés pour la liberté de conscience et de religion. »
Puisse l’histoire vécue par mon ancêtre Suzanne, bien qu’ayant abjurée sa foi sous la contrainte, servir la liberté de conscience que nos institutions républicaines modernes ont su protéger.
Marc FOUQUET