LE NOM DE LA ROSE, de Umberto Eco – Éditions Fabbri-Bompiani en 1980 et Éditions Grasset en 1990.
Pionnier de la sémiotique (la science des signes) et théoricien du langage (notamment de la réception), ce qui court en filigrane tout au long de son œuvre romanesque, auteur de nombreux essais sur l’esthétique et les médias, Umberto Eco a écrit tardivement son premier roman, qui connaît un succès considérable, Le Nom de la rose, paru en 1980 chez Fabbri-Bompiani. Cette enquête policière au sein d’une communauté religieuse au XIVe siècle, traduite en une quarantaine de langues et adaptée au cinéma, lui assura une notoriété quasi universelle. Extrait d’un article du Monde.
La curiosité d’Umberto Eco ne connaissait pas de limites : écrivain, philosophe et sémiologue, il cherchait à « voir du sens là où on serait tenté de ne voir que des faits ». Prolifique, il laisse derrière lui une œuvre conséquente. Très rapide tour d’horizon, en cinq ouvrages.
L’Œuvre ouverte (1965).
Formé à l’université de Turin en 1954, Umberto Eco en ressort diplômé en philosophie et s’intéresse rapidement à la culture populaire et à l’art d’avant-garde. En 1965, paraît L’Oeuvre ouverte (Points), premier essai de l’auteur sur l’art, où il pose les bases de sa théorie. « L’œuvre d’art est un message fondamentalement ambigu, une pluralité de signifiés qui coexistent en un seul signifiant », y écrit Umberto Eco.
Le Nom de la rose (1980).
Impossible de faire l’impasse sur le roman phare de la conséquente bibliographie de l’érudit italien, qui l’a rendu célèbre aux yeux du grand public. En 1980, sort Le Nom de la Rose, brillant roman médiéval sur fond de polar.
En l’an 1327, dans une abbaye bénédictine du Nord de l’Italie, une série de crimes nécessite l’intervention de l’ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville, alors que règne un climat de conflit théologique entre franciscains et autorité pontificale. Dans ce premier roman, Umberto Eco met à contribution le lecteur et le sollicite, via de nombreuses références (notamment à Thomas d’Aquin, sur lequel Umberto Eco a effectué sa thèse de fin d’études) et des énigmes. Il pose ainsi les jalons de sa littérature, réflexive, qui s’appuie sur l’érudition et le discernement des lecteurs. En France, il est récompensé du Prix Médicis étranger en 1982. En 1986, il est adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud, avec Sean Connery.
Les Limites de l’interprétation (1990).
En 1990, dans Les Limites de l’interprétation, Umberto Eco poursuit sa réflexion sur la relation entre l’auteur et le lecteur, et questionne ainsi la littérature, son interprétation et ses limites. Le sémiologue temporise : il faut trouver des limites à l’interprétation, elle doit être encadrée, finie, pour produire du sens et il n’est pas souhaitable de pousser l’art de lire entre les lignes. Umberto Eco rétablit une dialectique entre les droits du lecteur et les droits du texte, de l’auteur.
Comment voyager avec un saumon (1998).
L’humour est caractéristique de l’œuvre d’Umberto Eco, et s’inscrit en filigrane de sa production. Quand il ne rédige pas des romans ou des essais, Umberto Eco, par ailleurs chroniqueur, écrit des pastiches et des parodies pour les journaux italiens, parfois réunies en ouvrage, tel Comment voyager avec un saumon ou Pastiches et postiches (1996).
Numéro Zéro (2015).
Ultime roman d’Umberto Eco, Numéro Zéro réunit des thématiques qui lui sont chères, parmi lesquelles l’engagement critique face aux médias ou la théorie du complot (déjà présente dans Le Nom de la Rose, Le Cimetière de Prague et Le Pendule de Foucault). Dans son dernier ouvrage, l’auteur dresse un portrait au vitriol de la presse italienne -et plus généralement des médias- sous l’ère Berlusconi.
Extrait du site www.franceculture.fr
LE LIVRE.
LE NOM DE LA ROSE.
En l’an 1327, le moine franciscain Guillaume de Baskerville, accompagné d’un jeune novice, Adso de Melk, arrive dans une abbaye bénédictine, quelque part dans une vallée alpine. Il est amené, grâce à son sens logique, à enquêter sur la mort étrange d’un moine.
Comme auteur, je dois à la vérité de dire que le génie et l’érudition d’Umberto Eco m’ont inspiré dans le roman Le trésor convoité de l’Ordre du Temple. Son écriture est belle, le latin est omniprésent ; une ambiance médiévale d’une grande puissance d’évocation ; une histoire forte écrite comme un thriller ; des rebondissements multiples ; le conflit théologique entre Franciscains et Dominicains. Une œuvre magistrale à savourer.
MF