La Forteresse noire, de F. Paul Wilson aux Éditions Milady, 1981.
Une fois n’est pas coutume : notre site commente aujourd’hui un roman fantastique qui mérite le détour ! Amateurs du genre : à vos pages…avec La Forteresse Noire (ancien titre Le Donjon) traduit de l’Anglais par Jacques Guiod.
C’est en écrivant dans le magazine Analog Science-Fiction and Fact, que l’américain Francis Paul Wilson débute sa carrière d’écrivain. Il est rendu célèbre en 1981 avec la publication de La Forteresse Noire, livre que notre site littéraire a voulu mettre à l’honneur. Adapté au cinéma par Michael Mann, ce roman raconte l’histoire d’un détachement de SS confronté à une créature maléfique dans un donjon de Transylvanie. Le style et la force narrative de l’auteur sont appréciés par les amateurs du genre.
Il publie en 1984 La Tombe dans lequel apparaît son personnage fétiche Repairman Jack, sorte de Angus Mac Gyver fantastique.
Extrait de la page 17 : ambiance…
« Pensif, Woermann contemplait les parois à pic qui se dressaient à plus de trois cents mètres de part et d’autre du col. Le soleil devait parcourir trente degrés d’arc avant d’apparaître au-dessus de la paroi orientale : il décrivait alors quatre-vingt-dix degrés dans le ciel, puis disparaissait à l’Ouest.
Les parois du col de Dinu étaient incroyablement escarpées, aussi proche de la verticale qu’une montagne peut l’être sans se déséquilibrer, avec des dalles sombres déchiquetées, des corniches étroites, des précipices et, parfois, des amoncellements de pierres éboulées. Le gris et le brun de l’argile et du granite étaient parfois entrecoupés de tâches verdâtres. Des arbres rabougris, tordus par le vent, s’accrochaient tant bien que mal à la roche comme des montagnards trop fourbus pour poursuivre leur ascension ou rebrousser chemin.
À l’arrière de son command-car, Woermann entendait le grondement des deux camions qui transportaient ses hommes, ainsi que le bruit plus métallique du véhicule chargé d’armes et de vivres. Les quatre engins rampaient le long de la paroi occidentale, où une corniche rocheuse faisait office de route. Le col de Dinu était étonnement étroit ; la largeur du défilé était en moyenne de huit-cents mètres dans toutes les Alpes de Transylvanie – la dernière région explorée d’Europe. À une quinzaine de mètres en contrebas, à la droite de Woermann, le fond du défilé, plus vert et plus lisse, comportait un sentier en son centre. Il aurait été infiniment plus agréable de l’emprunter, mais les ordres précisaient que les véhicules ne pourraient atteindre leur destination depuis le fond du défilé. Il fallait donc s’en tenir à la route de la corniche.
La route ! Woermann émit un ronflement. Cela n’avait rien d’une route : un sentier, une piste, peut-être, mais sûrement pas une route !
Soudain le soleil disparut. Il y eut un roulement de tonnerre, un éclair, puis de nouveau la pluie. Woermann se mit à jurer. Encore un orage. Le temps ici était épouvantable. Des trombes d’eau ne cessaient de s’abattre entre les parois rocheuses (…) »
Ce qu’en dit l’éditeur en quatrième de couverture.
« Quelque chose tue mes hommes. »
Tel est le message d’un officier allemand, dont l’escadron est stationné dans un donjon perdu dans les brumes de Transylvanie. Le capitaine Woermann y voit ses hommes périr les uns après les autres dans des conditions atroces.
Une escouade SS est envoyée en renfort mais découvre, à son arrivée, une situation terrifiante. Invisible et silencieux, l’ennemi fait une victime par nuit, laissant un corps mutilé et vidé de son sang. Une créature a surgi des ténèbres pour frapper avec une sauvagerie inimaginable des soldats peut-être un peu trop cupides. En proie à la panique, les nazis font alors appel à un spécialiste des légendes locales pour élucider ce mystère et mettre fin au massacre : un vieil érudit juif, féru de démonologie…
Un donjon perdu dans les terribles Alpes de Transylvanie, un capitaine SS qui perd un de ses hommes chaque nuit dans d’affreuses conditions, un érudit féru de démonologie : les ingrédients de ce roman terrifiant ! âmes sensibles : dispensez vous ! Mais les amateurs du genre fantastique sont conviés à lire La Forteresse Noire.
Marc Fouquet
03/11/2021