Tahar Ben Jelloun est un écrivain franco-marocain à la carrière internationale. Il a publié la majeure partie de son œuvre au Seuil dont L’Enfant de sable, La Nuit sacrée (prix Goncourt en 1987) ou encore Le Racisme expliqué à ma fille. Dans son livre, Au plus beau pays du monde, il peint un tableau du Maroc sensible aux riches cultures mais aussi à ses démons…
Commentaire
En faisant chanter les mots, Tahar Ben Jelloun nous rappelle la richesse d’un Maroc polyglotte et multiculturel. Le hasard bouscule les personnages de son roman et transforme le cours de leurs vies.
Ce commentaire, publié le jour de la discussion parlementaire de la loi sur l’immigration vient, comme un tocsin, nous rappeler que le combat contre l’islam radical est une nécessité absolue. Que ce combat est, en fait, celui pour la défense de la démocratie et de la République laïque et indivisible.
Ce que nous dit la quatrième de couverture
Casablanca la bruyante océanique, Tanger la rêveuse méditerranéenne et Fès la spirituelle septentrionale forment le triangle d’or du nouveau livre de Tahar Ben Jelloun. C’est dans ce plus beau pays du monde que l’auteur situe ses histoires, terribles ou au contraire légères, baladant son lecteur à travers les siècles, les langues et les deux rives de la Méditerranée. Il nous rappelle la richesse d’un Maroc polyglotte et multiculturel et invente des personnages qu’un hasard bouscule, venant transformer le cours de leur vie : une femme qui décide de vous ruiner, des imbroglios administratifs qui vous rendent l’existence infernale, un amour de jeunesse qu’il n’aurait pas fallu revoir, les convives d’un dîner aux prises avec le poids des traditions… D’une médina à une mégalopole, d’une paillote à un hôtel luxueux, d’une corniche maritime à un palais merveilleux, l’écrivain déploie sa narration en célébrant l’humanité sensible qui compose le Maroc.
Extrait des pages 21 / 22 (l’islamisme radical gangrène des universités et des écoles)
« (…) Amine venait de terminer ses études de médecine à Rabat. Il devait partir à Paris pour la spécialité qu’il avait choisie. Maryam était devenue assistante au département de lettres de l’université de Casablanca.
Ce fut dans cette même université que les étudiants islamistes prirent le pouvoir au sein de l’Union nationale des étudiants du Maroc. Un jour, ils lui barrèrent la route : « Pas de juive chez nous ! » lui dirent-ils. Elle eut beau leur répéter qu’elle était musulmane, fille de Mourad, la haine l’emporta sur la raison. Elle rentra à la maison en larmes.
Elle savait que ses grands-parents maternels étaient juifs. Pour elle, ce n’était nullement un problème. Elle avait été élevée dans la tolérance et le respects des différences. Jamais la question juive n’était abordée à table. De temps en temps, son père évoquait la situation palestinienne en faisant bien la distinction entre juifs et Israéliens. Mais l’islamisme radical était entrain de gangréner l’université et les écoles. Ses parents étaient persuadés que cet extrémisme religieux n’était que passager. Le Maroc a tout le temps opté pour la tolérance, répétait Mourad. Maryam lui objecta un jour que des rabbins avaient perdu la vie au moment de la guerre d’octobre 1973 (…) »
Marc Fouquet
11/12/2023