INTERVIEW
Website l’Écrivain des passions
Pourquoi avoir choisi Le voile opaque des secrets comme titre de votre dernier livre ?
MF
Un dévoilement de secrets familiaux réhaussé par le souffle de l’Histoire éclairant, sous un nouveau jour, un itinéraire humain singulier : voilà le sens profond de ce roman. La récente critique d’un professeur de Français, m’a ému. Je vous la livre car c’est peut-être elle qui répond le mieux à votre question. Elle disait ceci : « Le voile opaque des secrets est à lire absolument. Il s’agit d’une remarquable photographie des années noires de la Deuxième guerre mondiale dans un monde rural enfermé dans un carcan de préjugés et de non-dits. Il s’agit d’un ouvrage remarquable, fort bien documenté qui ravira les passionnés de littérature, car l’auteur y pratique la langue dans ses formes les plus variées. À conserver précieusement dans sa bibliothèque après lecture. »
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Vous êtes reconnu comme auteur de romans historiques. Le livre que vous avez publié aux Éditions Maïa en 2022 (Spirale du mal) est un thriller politique. Qu’en est-il alors de votre nouveau roman Le voile opaque des secrets ?
MF
Mon travail s’inscrit dans un continuum. Mes écrits se rapportent également à la mise au jour de radicalités et d’obscurantismes. Mon travail littéraire se nourrit aussi bien de faits de société dans l’histoire contemporaine que dans l’histoire ancienne.
Le voile opaque des secrets s’inscrit dans la continuité. Réhaussé par le souffle de l’histoire de la Deuxième guerre mondiale et de l’après-guerre, mon acte de dévoilement éclaire sous un jour nouveau l’itinéraire humain singulier d’un homme né en 1918 en Corrèze. Voilà le sens profond de mon dernier roman !
Lorsque j’évoque la continuité, je pense bien sûr à mes romans précédents. Certes, il appartient à mes lectrices et lecteurs de juger par eux-mêmes, mais il y a une sorte de colonne vertébrale à mon travail d’écriture que je tiens à partager avec elles et eux.
Avec Spirale du mal, un thriller que l’on a qualifié de glaçant, plusieurs de mes personnages sont engagés dans la lutte contre le radicalisme islamiste et les processus de radicalisation de jeunes françaises et de jeunes français. Les actes terroristes mettent à mal le pouvoir politique et les institutions de la République. Obscurantismes et radicalités sont présents de la première à la dernière page de cette fiction construite à partir de faits réels.
Le crépuscule des papillons, est un roman historique au cœur de la guerre que se livrèrent catholiques et protestants, après l’édit de Fontainebleau signé en 1645 par Louis XIV. En écrivant l’histoire d’une ancêtre Huguenote enfermée dans la Tour de Constance d’Aigues Mortes, j’ai parlé de la vie de personnages voués au radicalisme et à l’obscurantisme, mais aussi du pouvoir royal dans une époque particulièrement turbulente où les églises luttent contre leurs schismes.
Dans le roman archéologique Abraham une voix de paix au Moyen-Orient, je me suis penché sur les différents récits des origines des trois grandes religions monothéistes. Cette voie de recherche a une incidence sur la situation politique au Moyen-Orient. Elle est aussi le fruit amer et dangereux des radicalités et des obscurantismes, poison mortel distillé et injecté par des mouvements radicaux, qui ont empoisonné les peuples d’Orient. Même dans les Livres Sacrés, on retrouve des traces d’obscurantismes et de radicalités. Un exemple, celui des maîtres de Sodome et Gomorrhe.
Dans le roman historique médiéval Le trésor convoité de l’Ordre du Temple, croisades, relations entre rois de France et papes, tragédie des Templiers, Sainte Inquisition, influences des idées, éclairent un contexte où radicalités et obscurantismes sont nombreux et prégnants. Guillaume de Nogaret, qui deviendra garde du Sceau royal et conseiller écouté du roi Philippe IV de France, est un radical de son temps. Une marque de l’héritage des siècles précédents, caractérisée par la violence de cette société de la fin du XIII° siècle et du début du siècle suivant.
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Pouvez-vous nous donner quelques exemples concrets de radicalité de vos personnages sans déflorer l’essentiel de leur personnalité, au moins pour vos trois derniers romans ?
MF
Brièvement, bien sûr.
Dans Le crépuscule des papillons, les personnages de fiction que sont Miguel Antonio Calderon de Barras, grand maître de la Confrérie du Serpent et Adalbert Rigueux du Haut, cardinal, préfet de la Biblioteca Apostolica (deux personnages de fiction), sont les archétypes des radicaux d’un XVII° siècle en proie aux grands conflits entre catholiques et protestants et à ceux, non moins importants, existants au sein du catholicisme, entre absolutistes et jansénistes.
Dans Spirale du mal, Thawrat alakhua et Jaysh alsaahil (noms d’emprunt pour qualifier des organisations islamistes), sont fondés sur le radicalisme le plus extrême. Le recrutement des terroristes y est vu comme le résultat d’un prosélytisme fondamentaliste, puritain, prédicant et populiste. Cependant, je tiens à affirmer hic et nunc que l’Islam est une grande religion de paix qui, en France, a toute sa place au même titre que les autres.
Jean-Louis, dans Le voile opaque des secrets, témoigne notamment de la terrible journée du 9 Juin 1944 à Tulle, où des crimes odieux et des assassinats sont commis, au nom du radicalisme nazi, par la division allemande SS Das Reich, qui pendra 99 hommes aux balcons de la ville, en déportera 149 autres dont 101 ne reviendront jamais des camps de concentration. Cette même bande d’assassins perpétuera le lendemain ses horreurs à Oradour-sur-Glane.
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Vous dites explorer un univers littéraire entre ombre et lumière. Comment traduisez-vous cette pensée dans votre écriture ?
MF
Je m’efforce de donner vie à des personnages de pouvoir comme à des gens ordinaires. En général, je raconte non pas, une, mais des histoires. Un de mes préfaciers a écrit un jour que mes romans étaient des histoires d’individus, puissants ou humbles, hommes et femmes, sordides parfois, héroïques souvent. Ces faits de société puisés dans les siècles où dans l’actualité fournissent à la fois le cadre et la matière à mes livres. Mais les petites histoires sont coulées dans la grande avec H majuscule. Je m’efforce, pour chaque contexte traité d’explorer la grande Histoire et les petites histoires, souvent dans leurs détails.
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Plusieurs articles de presse, ont dit de vous que vous étiez un « romancier dans l’air du temps ». Qu’est-ce que cela signifie ?
MF
Je souris, mais c’était en réponse à des questions sur mon travail de promotion !
Je tiens d’ailleurs à saluer mon éditeur, avec lequel j’ai publié mes trois derniers romans : les Éditions Maïa. Cette petite maison d’édition face aux grands groupes du secteur a inscrit sa stratégie dans la promotion d’œuvres fécondes. En quelque sorte des œuvres qui se reproduisent et se développent. Laissant le temps au temps, laissant le temps faire son effet de diffusion, ces œuvres sont aidées par la double promotion de la maison d’édition et de l’auteur ou l’autrice. Nous entretenons, le directeur général d’édition Maïa et moi-même, des liens de respect mutuel. C’est ainsi que la vie de chaque livre s’enrichit et se fortifie.
Depuis quelques années, je m’efforce également de bousculer les codes de la relation à la littérature en organisant des « live » sur le réseau social Facebook auprès d’une audience de plus de 3000 personnes.
Mes réseaux Facebook, Linkedin et Instagram représentent aujourd’hui des communautés de l’ordre de 4000 followers avec lesquels je construis une relation quasi quotidienne.
Sur le website littéraire L’écrivain des passions je passe en revue des chefs d’œuvres littéraires, ainsi que des livres et auteurs qui m’ont ému ou intéressé. Avec plus de 70 communications et articles, ce site, très visité, a vocation à être une vitrine et constitue un élément important dans ma stratégie de communication.
À partir du 8 février prochain, je serai l’invité permanent de la nouvelle émission Dessine-moi une idée, sur la webradio BordoWest, BordoFM. Reçu par le journaliste Éric Ghaffar, deux chroniqueurs Katia Lacourtoisie et Éric Durou, m’assisteront pour esquisser les grandes idées et les fondements de nos sociétés. Cinq fois dans l’année, nous porterons un regard dépassionné et courtois, sur de grands sujets de philosophie politique, du droit et de l’histoire, sur les grands maux de nos sociétés aussi, comme : la démocratie, la République, la liberté et les libertés, la laïcité, la séparation des pouvoirs, les obscurantismes et les radicalités, les droits de l’Homme, la liberté du commerce, les grands déséquilibres…
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Avez-vous un autre livre en cours d’écriture ?
MF
Oui, j’ai un projet littéraire en cours. Bien sûr, je ne veux, ni ne peux, dévoiler mes travaux. Je puis simplement indiquer qu’il s’agira d’un roman historique, borné par la période de la fin du 17ème siècle au début du siècle suivant. Et sera construit autour du parcours du fils d’un Premier imprimeur du roi.
https://www.editions-maia.com/livre/le-voile-opaque-des-secrets-fouquet-marc-9782384419821/
https://www.editions-maia.com/livre/spirale-du-mal/
https://www.editions-maia.com/livre/le-crepuscule-des-papillons/
