Nos derniers commentaires dans la rubrique MES COUPS DE CŒUR www.marcfouquet.com sur l’ouvrage de Frédéric Lenoir LE MIRACLE SPINOZA – Une philosophie pour éclairer notre vie – ont suscité un échange entre deux internautes avertis. Nous avons décidé, en accord avec ses derniers, de publier leurs textes respectifs dans notre rubrique MA TRIBUNE. Le dialogue est toujours passionnant et enrichissant. Nous ne doutons pas que d’autres passionnés de littérature, de philosophie, de poésie viendront encore enrichir notre propre pensée.
Du fond de mon jardin d’Hiver.
PHILOSOPHIE…, MÉDECINE… ET « SHOW BIZZ ! : par Yves Ratel
Mon ami Marc Fouquet, après une belle carrière de chef d’entreprise complétée, il y a peu, par un engagement comme Juge du Commerce, s’est révélé être un romancier talentueux avec trois œuvres historiques des plus savoureuses (*).
Pour soutenir le monde de la littérature, en même temps que celui des libraires, Marc est, aussi, à l’origine d’un groupe » d’internautes fort sympathique sur Facebook : Le monde du livre.
Sa dernière communication recommande la lecture d’un ouvrage de Frédéric Lenoir, paru en 2017 chez Fayard : LE MIRACLE SPINOZA, avec un sous-titre évocateur : Une philosophie pour éclairer notre vie.
Précision naturelle pour que mon propos soit clairement perçu : j’ai lu plusieurs essais de Frédéric Lenoir avec beaucoup d’intérêt, mais pas, pour l’instant, celui sur Baruch Spinoza.
Je suis donc très favorable à la recommandation de Marc Fouquet sur un philosophe quasi incontournable du 17ème siècle.
Même si je trouve (et ne suis pas le seul) que ce n’est sans doute pas l’auteur le plus facile à décrypter.
En ce sens, Frédéric Lenoir à un talent certain pour rendre accessible tel ou tel penseur auquel il s’est intéressé.
Si donc l’invitation de Marc Fouquet à la lecture d’un ouvrage sur Spinoza est tout à fait louable, je suis sûr que tolérant comme il l’est, il me pardonnera d’émettre une réserve sur l’auteur du livre.
Ce dernier me paraît en effet, être dans le monde de la philosophie, l’équivalent talentueux – mais tout aussi discutable – du célèbre Docteur Michel Cymes dans le monde de la médecine. Sûrement aurez-vous remarqué, comme moi, que ce chroniqueur spécialisé en l’art d’Hippocrate va de plateaux télévisuels en magazines papier transmettant – avec beaucoup d’humour – son interprétation des problèmes de santé contemporains, et ses conseils de vie dans un monde aussi difficile (Covid oblige).
Ainsi Frédéric Lenoir, comme Michel Cymes, et comme d’autres encore, me semble confondre un peu trop le showbiz de la « Com » avec la pratique ordinaire de son métier de base. Même si c’est conforme à l’air du temps dans bien des domaines (y compris en realpolitik), cela me paraît peu conforme avec la déontologie qui devrait être souvent mieux respectée dans les deux cas.
Sans doute ne suis-je pas conforme à l’air du temps présent : mais c’est là le cadet de mes soucis !
Conclusion temporaire : car je viens de commander le livre de Frédéric Lenoir sur Spinoza, histoire de vérifier si ma réserve est justifiée.
« Lisez ou relisez Spinoza dans le texte. »
Évidence que ne repousserait sûrement un autre de mes amis, François Dupouy, fidèle admirateur du célèbre philosophe néerlandais. Dans l’immédiat, je vous offre deux pensées de Spinoza que j’apprécie particulièrement et qui, moins complexes que beaucoup de plus célèbres, me semblent cependant pouvoir être très judicieuses en ces temps bien difficiles.
Citations :
« Personne ne peut vous enlever votre liberté de penser. Vous pouvez être conseillé, éclairé par d’autres, mais ne laissez jamais quelqu’un penser pour vous. »
« Si vous voulez que la vie vous sourit, apportez lui donc d’abord votre bonne humeur ».
(Fin de citations)
Yves Ratel
(*) Dernières œuvres littéraires de Marc Fouquet :
« Le trésor convoité de l’Ordre du Temple » (Persée – Hachette – col. Les archives du temps – 2017)
« Abraham une voix de paix au Moyen-Orient » (Edilivre – col. Philosophie – 2018)
« Le crépuscule des papillons » (Éditions Maia- col. Notre Histoire – 2021)
Nota bene : Je reçois à l’instant une réaction de l’écrivain Marc Fouquet à mon commentaire critique sur l’essai consacré par Frédéric Lenoir au philosophe Baruch Spinoza.
Voici :
« Tu as bien raison, Yves, de ne pas confondre l’œuvre de Spinoza avec son biographe. Cela étant, la vulgarisation du personnage central me paraît intéressante à plus d’un titre, notamment parce qu’elle remet à l’ordre du jour un immense Penseur, dans une société où le vulgaire a un droit de préemption sur la philosophie et la spiritualité. »
Marc
Clair ! J’approuve et partage.
YR
EN GUISE D’ÉCHANGE : par Jean-Marie Descouens
Bonjour Yves.
Je suis également en relation avec notre ami Marc. Il fait un travail remarquable sur son groupe Facebook « Le monde du livre ».
Comme tu l’écris, il y a des philosophes qui cherchent à briller et à faire des sous !
Il n’empêche que ce qu’ils écrivent ou ce qu’il disent, présente un intérêt certain, surtout lorsqu’ils ont fait un réel travail de recherche. J’ai lu le Miracle Spinoza de Frédéric Lenoir. Ce décryptage m’a permis d’entrevoir le philosophe, que je suis incapable de lire dans le texte. C’est une vision, la vision ou la compréhension de Frédéric Lenoir, mais, si je me souviens bien, elle est corroborée par un échange, à la fin du livre, avec un spécialiste de Spinoza.
Actuellement je lis le dictionnaire amoureux de Montaigne écrit par Comte Sponville (qui pratique également la philosophie alimentaire). Il a fait un travail remarquable, mais il est vrai que Montaigne est plus facile à lire que Spinoza.
Dans ce livre, Comte Sponville se réfère très souvent à un « vrai » philosophe contemporain : Marcel Conche. J’avoue humblement que son nom m’était inconnu. J’ai fait des recherches sur l’incontournable Google et j’ai découvert un personnage fort intéressant. Ce Monsieur est aujourd’hui âgé de 98 ans, mais il garde toutes ses facultés intellectuelles. J’ai trouvé un enregistrement d’une conférence à laquelle il avait participé, à Saint Émilion, à l’âge de 95 ans, sur le thème « la Nature ». Il est intervenu pendant une heure non-stop, sans note, ou presque et sans interruption ! Hormis la performance, la qualité des propos sur sa vision et sa compréhension de la Nature est très enrichissante. Il s’appuie sur Épicure, Héraclite, Montaigne et d’autres encore.
Sans doute as-tu entendu parler de Marcel Conche, peut-être auras-tu écouté cette conférence, mais si ce n’est pas le cas, je t’invite à le faire lorsque tu disposeras d’une heure de disponibilité et de sérénité.
Jean-Marie Descouens.