LE SOUFFLE DU JASMIN de Gilbert Sinoué, Éditions Flammarion 2010
Ayant grandi sur le bateau de croisière pour touristes de son père, Gilbert Sinoué y voit chanter Brel, ce qui lui donne la certitude qu’il écrira un jour.
À l’âge de 19 ans, il débarque à Paris pour suivre une formation de professeur de guitare classique à l’Ecole normale de musique. Il compose des chansons qui, plus tard, seront choisies par Claude François, Dalida ou Jean Marais.
En 1989 sort Avicenne ou la route d’Ispahan, biographie du grand médecin perse (voir nos commentaires de ce livre sur le site www.marcfouquet.com). Ce très beau livre sera suivi de L’Egyptienne, Le Livre de saphir notamment. Gilbert Sinoué relit souvent le Nouveau Testament, la Torah et le Coran pour tenter d’y trouver une réponse à la question qui le préoccupe, à savoir : la raison de notre présence sur terre.
(Extrait de sa biographie)
Inch’Allah – Le Souffle du jasmin aura une suite avec la publication de deux tomes : Le Cri des pierres et Les Cinq quartiers.
Résumé du livre – quatrième de couverture.
1916-2001. Au cœur de l’Orient, quatre familles – juive, palestinienne, irakienne et égyptienne -, personnages fragiles et forts, émouvants et guerriers, tentent de survivre au naufrage que l’Occident leur impose.
A des milliers de kilomètres de là, un diplomate français observe, impuissant, les prémices de l’apocalypse, tandis que dans son esprit résonne l’ultime question : le bruit des bombes couvrira t-il à jamais le souffle du jasmin ?
Quelques lignes à la page 17…
Londres, 16 mai 1916
Lord Grey, ministre britannique des Affaires étrangères, apposa sa signature au bas du dernier feuillet et tendit le stylo à son voisin, Paul Cambon, ambassadeur de France à Londres.
— À vous mon ami !
Cambon grimaça un sourire, parapha les pages du document avant d’inscrire son nom à côté de celui du ministre. Un moment, il contempla les deux écritures ; l’une sèche et nerveuse ; l’autre, la sienne, souple et élégante. Elles étaient sans doute à l’image de l’avenir : le pire ou le meilleur. Ces accords, signés dans le plus grand secret entre la France et l’Angleterre – avec la bénédiction de la Russie impériale – allaient-ils ouvrir les portes du paradis ou celles de l’enfer ?
Comme s’il avait lu dans les pensées du diplomate français, William Boydens, conseiller de lord Grey, s’exclama :
— Toutes mes félicitations gentlemen ! Un jour nouveau se lève pour nos deux nations. N’en doutons pas, il sera triomphal.
Sans attendre, il marcha vers un guéridon sur lequel on avait disposé un magnum de champagne, servit le ministre, l’ambassadeur, puis tendit la troisième coupe à un personnage…
Une grande fresque où se rejoignent mystères, poésie de l’Orient et préparation du conflit, puis guerre.
Le bruit des bombes couvrira t-il à jamais le souffle de la délicate et odorante fleur de jasmin ?
À lire ou à relire sans retenue.
MF