PARADIS PERDUS de Éric-Emmanuel Schmitt, Éditions Albin Michel 2021.
Mon coup de cœur
Je viens de terminer la lecture du premier tome de LA TAVERSÉE DES TEMPS intitulé Paradis perdus, signé Éric-Emmanuel Schmitt. Avec certitude, ce roman est l’un des plus passionnants qu’il m’est été donné de lire. Je me suis plongé dans l’histoire, racontée par Noam, avec délectation et, pourquoi ne pas le dire, avec gourmandise. Une belle écriture, un vocabulaire d’une richesse éblouissante, un usage des temps à faire pâlir les plus grands des écrivains : voilà ce qu’est Paradis perdus. Quant au sujet titanesque qui raconte l’histoire de l’humanité, il ne pouvait être que le fruit de connaissances, très étendues, d’études multiples, d’observations en tous domaines.
Comme Aristote le fit trois siècles avant la naissance du Christ, Éric-Emmanuel Schmitt a eu le génie d’aborder presque tous les grands domaines de la connaissance.
Après la lecture de ce livre consacré à la fin du néolithique et au déluge, j’attends avec impatience les sept titres à venir : La Porte du ciel (Babel et la civilisation mésopotamienne) ; Le Soleil sombre (L’Égypte des Pharaons et Moïse) ; La Lumière du bonheur (La Grèce au IV° siècle avant J.C) ; Les Deux royaumes (Rome et la naissance du christianisme) ; La Mystification (L’Europe médiévale et Jeanne d’Arc) ; Le Temps des conquêtes (La Renaissance et la découverte des Amériques) ; Révolutions (Révolutions politiques, industrielles et techniques).
Marc Fouquet
Résumé du livre – quatrième de couverture
« Cette Traversée des temps affronte un prodigieux défi : raconter l’histoire de l’humanité sous la forme d’un roman. Faire défiler les siècles, en embrasser les âges, en sentir les bouleversements, comme si Yuval Noah Harari avait croisé Alexandre Dumas. Depuis trente ans ce projet occupe Éric-Emmanuel Schmitt. Accumulant connaissances scientifiques, médicales, religieuses, philosophiques, créant des personnages forts, touchants, vivants, il lui donne aujourd’hui naissance et nous propulse d’un monde à l’autre, de la préhistoire à nos jours, d’évolution en révolution, tandis que le passé éclaire le présent.
Paradis perdu lance cette aventure unique. Noam en est le héros. Né il y a huit mille ans dans un village lacustre, au cœur d’une nature paradisiaque, il a affronté les drames de son clan, le jour où il a rencontré Noura, une femme imprévisible et fascinante, qui le révèle à lui-même. Il s’est mesuré à une calamité célèbre : le Déluge. Non seulement le Déluge fit entrer Noam-Noé dans l’Histoire mais il déterminera son destin. Serait-il le seul à parcourir les époques ? »
L’extrait de la page 509 montre la puissance de la réflexion
« Reprenant les interprétations de Derek, nos villageois explicitaient les causes du déluge. Le Lac, fâché contre les créatures irrespectueuses, avait décidé de les punir et les avaient supprimées. Nonobstant, afin que la puissance fût reconnue et crainte, il lui fallait des témoins : il avait choisi d’épargner quelques humains, moins oublieux, moins dissolus, moins écervelés, sélectionnés avec soin. Ces derniers constituaient les élus. Ils refondaient le monde sur des bases saines, pieuses, et leurs enfants, petits-enfants, toutes les générations à venir, commémoreraient perpétuellement la suprématie du Lac.
Je voyais comment un mythe naissait. Il avait pour père le sens, pour mère l’exagération. Il supposait que rien n’arrivait par hasard et que les évènements contrastaient. L’esprit mettait de l’ordre dans le chaos, la sensibilité y ajoutait de l’art… »
Avec ce premier tome d’une série de huit, Éric-Emmanuel Schmitt signe un monument de la littérature.